La messe - célébration de l'Eucharistie
Eucharistie vient d'un mot grec qui signifie "action de grâce" : louange, action de grâce rendue à Dieu. On désigne plus particulièrement par ce mot, chez les chrétiens, l'action de grâce de Jésus lors de la Cène, dernier repas de Jésus avec ses disciples. Les chrétiens se réunissent pour célébrer Jésus mort et ressuscité, pour associer à sa vie nouvelle tous ceux qui y communient dans la foi.
L'Eucharistie, troisième sacrement de l'initiation chrétienne, est le seul sacrement accompli par Jésus lui-même. Elle a été instituée lors de la Cène. Ce geste est particulièrement commémoré lors de la célébration du Jeudi saint où le Christ s'offre à son Père.
L'Eucharistie structure la vie chrétienne, elle la ponctue, elle est la respiration dans la vie spirituelle. C'est une actualisation de la Pâque et non pas sa répétition ou son simple souvenir. L'Eucharistie, ou la messe, est un rappel de la dernière Cène, de la mort et de la résurrection de Jésus Christ.
La consécration à la messe est réelle. Pour les catholiques, le pain et le vin deviennent vraiment le Corps et le Sang du Christ. La messe est offerte à Dieu le Père comme geste d'offrande. L'Eucharistie est une nourriture donnée par Dieu aux hommes afin qu'ils vivent de lui.
Un chrétien doit se préparer à recevoir le Corps du Christ pour la première fois. Ensuite, il est invité à communier à chaque eucharistie, particulièrement le dimanche.
La célébration eucharistique comporte toujours, en une seule et même action : la proclamation de la parole de Dieu, l'offrande du Christ à Dieu le Père - dans laquelle nous sommes invités à nous intégrer - l'action de grâce à Dieu le Père pour tous ses bienfaits, surtout pour le don de son Fils, la consécration du pain et du vin et la participation au repas liturgique par la réception du Corps et du Sang du Seigneur Jésus. Le Christ se donne.
Celui qui veut recevoir le Christ dans la Communion doit se trouver en état de grâce. Celui qui a conscience d'avoir péché gravement ne doit pas communier sans avoir reçu le pardon par le sacrement de la Pénitence.
Quel sens à l'adoration eucharistique ?
Ce n'est qu'au cours du XIIIe siècle que naît dans l'Eglise une dévotion centrée sur l'hostie : adoration eucharistique, procession du Saint
Sacrement, Fête-Dieu.
Au Moyen Âge en Occident, à la différence de l'Orient, le
mystère eucharistique est centré principalement sur le moment de la
consécration, au détriment de l'ensemble de la prière eucharistique.
L'accent est donc mis avant tout sur « la présence réelle » du Christ.
Aujourd'hui, quel sens pouvons-nous donner à l'adoration eucharistique ? Reconnaissons que l'attitude d'adoration est fondamentale pour un croyant : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu ». Et parce que nous avons un corps, cette adoration s'exprime non seulement à travers la pensée, mais également à travers des gestes.
L'acte d'adoration par excellence est la
messe elle même, la célébration eucharistique dans son ensemble :
elle nous permet de nous unir à l'action de
grâce du Christ qui s'offre à son Père pour le salut du monde, et de nous offrir avec Lui avec la force de l'
Esprit Saint.
Ainsi, l'adoration eucharistique, qu'elle soit solennelle ou silencieuse, collective ou individuelle, est relative et n'a de sens que si elle renvoie à la
messe : elle vise à prolonger en nous la démarche eucharistique.
L'hostie nous invite à un double mouvement : à la fois rejoindre et adorer le Christ Ressuscité, glorieux près du Père, mais aussi rejoindre l'ensemble de l'humanité pour laquelle le Christ s'est offert. L'adoration eucharistique, même dans la solitude d'une chapelle, ne peut pas se limiter à un acte individuel : par le pain eucharistique, je rejoins le corps tout entier de mes frères humains, pour lequel le Christ est mort.
L'adoration eucharistique ne doit pas nous faire oublier les autres formes de présence du Christ : à travers sa Parole « celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » ; dans la vie quotidienne « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux » ; au coeur de chaque être humain « ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites ». Mais comme nous le rappelle le
concile Vatican II, l'
Eucharistie est « source et sommet de toute vie chrétienne ».